« Sillages »
« On voyait le sillage et nullement la barque
Parce que le bonheur était passé par là. »
Jules Supervielle
Pour ce projet j’ai choisi de chiner à la frontière entre deux mondes : sur le rivage.
En écumant les berges et les plages à la recherche d’un havre, d’un sanctuaire où sont déposés par l’océan tant d’objets déchus, laisses de mer, supports pour l’imaginaire.
J’ai récupéré une épave, témoin gardant en mémoire sur sa peau de bois, la trace de l’eau, son voyage, son histoire.
Travailler le bois, c’est pour moi révéler, mettre en lumière ces traces. En sublimer le veinage, lui arracher des aveux.
Accentuer à la gouge ces sillons laissés par le passage de l’eau.
Métaphores de la trace d’un navire, mais aussi des rides au coin des yeux plissés des marins, ou les épreuves d’une vie.
Explorer ces territoires de bois m’a donné envie d’évoquer les étendues traversées, une lecture géographique du globe terrestre et céleste. Une immensité et une solitude profondément bleutées.
Et aussi de jouer avec ces codes : amers, constellations, repères de navigation, de réécrire l’histoire sous la forme d’un rébus avec des pictogrammes de bois.
Bon voyage…
No comments